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Communs singuliers #6

Avant-propos

août
2021

En élaborant la série des Communs singuliers, lancée à l’été 2020, nos intentions étaient multiples. Il s’agissait dans un premier temps d’imaginer de nouvelles configurations pour faire exister les arts vivants en temps de pandémie. Au-delà de la seule réponse à une situation exceptionnelle, cette proposition s’est donnée pour ambition d’approfondir nos réflexions sur les pratiques des milieux artistiques et notre façon de travailler avec les artistes, qu’il soit question d’accompagnement, de production, d’accueil ou même de diffusion de leurs créations. Les Communs singuliers se sont ainsi déployés au fil des mois en tirant parti de chaque étape d’assouplissement des mesures sanitaires, avançant pas à pas vers la réouverture des espaces d’échange et de partage, devenus si rares. Cette série nous permet avant tout de vivre une aventure tournée vers de nouvelles expériences collectives et sensibles: tisser des relations privilégiées avec des artistes dispersé?e?s à travers le monde par l’intermédiaire d’une correspondance épistolaire ; interroger les liens entre l’art, le territoire et la société en compagnie d’artistes et de spécialistes des questions environnementales ; se saisir du patrimoine architectural de Le Corbusier à La Chaux-de-Fonds comme prétexte à la création d’une performance déployée sur plusieurs années ; réinvestir le jumelage des communes de Perroy et Châteauneuf- de-Gadagne (en France) lors d’une soirée gastronomique performative qui joue allègrement avec des traditions et des spécificités propres à chaque lieu1. Plus intimistes que spectaculaires, ludiques et participatifs, déclinant les contraintes temporelles propres aux rythmes événementiels et s’installant dans des lieux sans revendication artistique, les Communs singuliers cherchent à redéfinir les contours de ce que l’on nomme arts vivants.

Ce qui porte le sixième volet des Communs singuliers de cet été, c’est la volonté de se faire l’écho des dynamiques existantes ou imaginaires entre les individus, de révéler sous d’autres angles ce qui nous lie les un·e·s aux autres, et d’identifier quelles sont les conditions qui font que des horizons communs, aussi éphémères soient-ils, puissent apparaître. Les artistes de ce nouveau chapitre de la fabrique des arts vivants sont les instigateurs/trices d’un mouvement qui incite chacun·e à devenir cocréateur/trice des œuvres, à envisager indistinctement les territoires urbains et ruraux comme autant d’espaces de production de sens. Partant de Nyon et sa région pour atteindre les cimes du Val d’Anniviers en Valais, les Communs singuliers #6 font de l’expérience artistique un brouille-frontières ingénieux, qui renouvelle inlassablement, et dans un esprit festif, les coordonnées de la rencontre.

Véronique Ferrero Delacoste
et l’équipe du far°

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1). Nous faisons référence ici respectivement aux volets #2 à #5 des Communs singuliers, à savoir: …en jumelle · en correspondance de Laurent Pichaud (février–août), Art, écologie, société: quelles transitions? (avril), My House is a Le Corbusier (Villa Jeanneret-Perret) de Cristian Chironi (mai), Perroy, un repas jumelé de Laurent Pichaud (juin).