Fidèle au far° et artiste très prolifique, Gregory Stauffer présente ce printemps sa nouvelle création Walking au Théâtre de l’Usine à Genève et à Nyon cet été. Ce projet explore des pratiques expérimentales en lien à la marche."Un phénomène particulier m’intéresse: lorsque nous marchons suffi samment longtemps nous entrons dans un état de conscience qui ne divise plus le corps de l’environnement ni la pensée du mouvement. Cet état qui dépasse la division que génère le moi nous lie au cosmos en nous faisant entrer dans quelque chose de l’ordre de la transe, de la magie, de la possession". Plusieurs résidences artistiques en Suisse et en Europe ont alimenté des tentatives imprégnées de chaque lieu qui se traduisent sous forme de protocoles, des collections de gestes, de dessins, de vidéos et d’écrits dont une sélection est présentée à la Grenette. Sans intention de les reproduire à l’identique sur scène, ces expériences accumulées s’infiltrent dans le travail chorégraphique qu’il présentera seul avec un public réparti autour de lui. "En l’état (janvier 2015, n.d.l.r.), je n’ai pas résolu la manière dont j’allais me servir de ces données pour ma performance scénique. Celleci se compose actuellement de peu d’éléments: ma présence, un tambour et une flûte, des tapis de sol qui définiront une surface que je révélerais couche après couche". Pour lui, la marche est autant une amorce narrative qu’un jeu très intuitif, peut-être avant tout le témoignage d’une volonté d’absorber l’espace pour en extraire un paysage chorégraphique. L’artiste devient comme l’interface qui rend visibles les échanges entre son propre corps et le lieu d’intervention. Dès lors, on est en droit d’imaginer une performance pouvant délibérément puiser dans le répertoire des rituels chamaniques ou s’apparenter à des manifestations de transe.
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