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Concert
24 KIARA est un mélange savoureux d’électro, pop et indie rock. Imaginez des mélodies synthétiques qui collent aux jambes et vous poussent à danser, des arpèges disco qui scintillent et des beats qui frappent fort. Après la sortie de leur premier EP Hodophilia en 2023, le trio monte encore d’un cran, flirtant avec des sonorités garage rock plus brutes, mais toujours avec une touche pop bien assumée.
Concert
En tant que personne racisée exilée, confrontée chaque jour à l’altérité, 3YOONI (prononcé «ayooni», qui signifie «mes yeux» en arabe) aborde de manière critique les questions d’identité, de langue, de racisme et d’orientalisme dans ses chansons. Il fusionne les rythmes traditionnels arabes et les échos des arrangements de oud avec des beats électroniques palpitants et des synthétiseurs déformés. Sa musique est accompagnée de sa voix distinctive et de paroles en arabe irakien.
Fête d’ouverture
Incarnant un univers musical underground décomplexé, hybride et décolonial, la Djxtte genevoise ANITA KIRPPIS traduit son héritage d’eurolatina au présent et contribue au renouveau de la musique de club alternative. Avec ses mix de mélodies chaudes et planantes, ANITA KIRPPIS génère beaucoup de paillettes, autant d’émotion que de transpiration, et surtout de la transe collective. Pour ce faire, elle mélange joyeusement les sons et beats afro-latins à la techno, à l’EDM et à la dancehall et leur (re)donne ainsi toute leur place et légitimité sur une scène qui les a historiquement dénigrés ou oubliés.
a s s o m b r a ç ã o: apparition gare de Nyon
Avec a s s o m b r a ç ã o: apparition gare de Nyon, le brésilien Ametonyo Silva propose une danse qui fait du corps un lieu d’apparitions et disparitions. En brésilien, «assombração» évoque une présence mystérieuse, une trace insaisissable qui hante ou traverse un espace, une corporéité, une pensée. Au-delà du fantôme, il s’agit d’une empreinte persistante, d’une mémoire incarnée. Ces existences invisibles qui nous traversent et nous touchent, résonnent dans nos pieds, nos ventres, nos bouches, nos oreilles, nos yeux. Pour cette performance in situ à la gare de Nyon, créée en complicité avec Eduardo Joly, Ametonyo convoque gestes, mémoires et sons pour fabriquer une chorégraphie à la fois engagée et engageante. Porté par le dispositif sonore conçu avec Eduardo, il fait circuler ces apparitions sans cesse en transformation et les partage avec l’intention de faire vibrer des danses-images-sensations chez chaque personne qui passe. N’hésitez pas à le rejoindre et à vous laisser porter par ses mouvements!
a s s o m b r a ç ã o: apparition gare de Nyon (rencontre)
Les artistes vous invitent à un apéritif en amont du spectacle pour se rencontrer avant de danser ensemble. Afin que la table s’enchante, chaque personne qui le souhaite peut apporter de quoi boire ou grignoter, à partager avec les autres.
BESTIARIUM
Des plumes flottent, de la poussière frétille, on entend des portes qui grincent… Dans la cuisine, la théière siffle. Au grenier, des secrets enfouis attendent d’être découverts et en bas, dans la cave, un grondement retentit. Qui vit là ? BESTIARIUM est une enquête sur la maison en tant qu’être vivant et espace de coexistence. À partir de marionnettes, d’objets trouvés et de figures du quotidien, un bestiaire scénique d’animaux oubliés émerge d’une vieille caisse de transport: membres, tête et corps se transforment. Inspirées de livres de zoologie poussiéreux et de numéros classiques de théâtre de variétés, ces curieuses créatures nous chantent des histoires sur la vie en commun dans un espace exigu. Un hommage à la maison et à celleux qui l’habitent.
Confession – solo avec son
Comment supporter le poids de l’existence, quand chacun de nos pas nous ramène inexorablement à la lente destruction de notre planète? Dans la solitude d’une chambre d’hôtel, coupée du monde extérieur – en apparence – une jeune femme cherche à répondre à cette question fatidique. Elle se déconnecte du dehors en se repliant sur elle-même – et décide de ne refaire surface que lorsqu’elle se sentira prête. À partir d’archives sonores glanées au fil de sa vie (fragments de voix, souvenirs en musique, bruissements du quotidien), elle se recrée un monde, un refuge, au sein duquel elle pourrait prendre place sans avoir à rougir en permanence d’exister. C’est, du moins, ce qu’elle espère… Avec Confession – solo avec son, Annina Polivka propose un voyage intérieur, une traversée auditive du passé, du présent et d’un futur imaginé. Elle fait naître un espace de répit, où l’on peut, le temps d’un instant, croire encore à l’idée – peut-être naïve – que tout peut s’arranger et sentir poindre l’espoir ténu d’une réconciliation. Le tout avec humour, délicatesse, sensibilité… et un vrai sens du détail sonore.
Sisyphe(s) proliférations
Au départ: trois, quatre ou cinq personnes. Ou peut-être beaucoup plus? Leur but commun: construire la tour la plus haute du monde. Sur une place, une rue ou une jetée, elles se mettent en mouvement. Leurs corps s’attirent, se repoussent, accélèrent, se suivent, tombent, se relèvent… Sans jamais s’arrêter, elles transforment un tas de planchettes de bois en une œuvre collective. Multipliant les gestes individuels comme les stratégies d’entraide, elles ne cessent d’élever cette tour, cet édifice éphémère à couper le souffle. Jusqu’à l’effondrement. Et après? Que faire des ruines du capitalisme? Forme évolutive, immersive et fluide, Sisyphe(s) proliférations se déplace comme des champignons en ville de Nyon. Sisyphe(s) proliférations est un jeu d’enfants.
Performance suivie d’un jeu participatif avec les KAPLA®.
Une Utopie un peu merdique (étape de travail)
En janvier 2025, le far° a lancé la troisième édition de Récits du futur, une résidence de recherche, d’écriture et de création. Lauréate du dispositif, Elise Perrin, metteuse en scène, comédienne et autrice présente une étape de création de son projet Une Utopie un peu merdique.
«Dans un monde qui part à vau l’eau, sommes-nous encore capables d’optimisme? Une Utopie un peu merdique, c’est un pied de nez mi-naïf mi-futé à l’éco-anxiété. Il s’agit de désamorcer les obstacles qui nous empêchent d’imaginer un monde meilleur. Disons qu’on est dans le futur, que le monde a commencé à guérir mais qu’on n’en croit pas nos yeux. Cet avenir meilleur, personne ne l’avait vu venir. Alors que le capitalisme est de l’histoire ancienne et que tous nos problèmes sont encore là mais en moins pire, chacun·e·x y va de son hypothèse pour expliquer la transformation: révolution(s), tempête solaire et autres plans sur la comète. […] Cette Utopie un peu merdique est composée de mille réalités qui s’entrechoquent. C’est un antidote homéopathique à l’actualité mortifère (ça marche même si t’y crois pas). C’est aussi un clin d’œil aux milieux militants et un hommage à l’autogestion.»
– Elise Perrin
DORIS (étape de travail)
Dans les années 1950 aux États-Unis, Doris, femme au foyer, est filmée dans son salon avec Gregory Bateson, chercheur interdisciplinaire, dans le cadre d’une étude sur les interactions humaines. Cet enregistrement de dix-huit secondes donnera naissance à une abondante littérature scientifique. Dans ces nombreuses analyses, les gestes et comportements de Doris sont disséqués avec minutie, au prisme de biais culturels et sexistes propres à l’époque – dont les échos résonnent encore aujourd’hui. À partir de cette archive, connue sous le nom de La scène de la cigarette, Flavia Papadaniel et Diane Dormet imaginent DORIS, une relecture critique des représentations sociales, qu’elles prennent forme dans les sciences – toujours façonnées par celleux qui les produisent – ou qu’elles circulent dans nos perceptions ordinaires. Par une approche chorégraphique des gestes, du son et de la répétition, les deux artistes jouent avec l’échange des rôles, la duplication des figures, les variations de rythme et de voix, afin d’identifier les mécanismes de pouvoir à l’œuvre. Avec humour et décalage, DORIS met plus largement en crise nos propres perceptions: comment réduisons-nous la complexité humaine à des attitudes codifiées que nous croyons savoir interpréter? Comment déconstruire notre propre regard et prendre conscience des biais qui influencent notre jugement?
Venir meno
Entre poésie et engagement, Venir meno («Dé/faillir» en français) explore les formes de résistance face à l’immixtion d’un fascisme contemporain dans nos tissus politiques et sociaux, et à l’épuisement généralisé auquel nous contraint la société de performance. Deux figures symboliques – Hypnos, dieu du sommeil et Battista, arrière-grand-père partisan de Francesca Sproccati – cohabitent dans cette création onirique et sonore. Que peut-il naître de cette rencontre? Dans quels types de luttes sommes-nous prêt·e·x·s – ou non – à nous engager? Est-il possible de déserter collectivement sans sombrer dans l’ignorance et s’engluer dans nos privilèges? Sur scène, la performeuse tessinoise et le compositeur Léo Collin tissent un espace suspendu entre souvenirs, rêves, mémoire des luttes et désir de désobéissance douce. À travers de la musique live électronique, des images vibrantes et des chants détournés, Venir meno interroge notre capacité à refuser ce qui nous est imposé.
(M)other
Pour cette nouvelle création, Jeanne Brouaye continue d’œuvrer pour imaginer d’autres mondes possibles. Elle s’inspire cette fois des travaux de la sociologue Geneviève Pruvost, qui articule féminisme, écologie et subsistance pour mettre en lumière la puissance révolutionnaire des gestes du quotidien. À la faveur des alternatives qu’elle explore, (M)other propose un retournement de point de vue en suivant l’histoire de Cristal, une femme à qui l’on retire la garde de sa fille au motif qu’elle vit dans une yourte. Porté par cinq interprètes, (M)other est un voyage poétique entre conte et fantasmagorie, mêlant chorégraphie, récit, musique et arts plastiques. Ici, la danse est cathartique, joyeuse et colérique : elle déclenche des visions, celles d’un monde déjà en marche, qui cherche une échappée à la violence du capitalisme.
valse, valse, valse avec Johanna Heusser (atelier)
Participez à un atelier animé par Johanna Heusser, chorégraphe du spectacle valse, valse, valse. Vous découvrirez à cette occasion, l’univers du spectacle, à travers des pas de danse informés et une valse entrainante. Il est possible de venir uniquement à l’atelier sans participer au spectacle du far°.
valse, valse, valse
L’arrivée de la valse au XVIIIe siècle en Europe fait scandale: face à face, corps enlacés, tournoiement enivrant, elle défie les conventions. Jugée trop sensuelle et incontrôlable, la valse inquiète, surtout par l’émancipation qu’elle suggère. Mais plus que la perte de maîtrise, c’est l’intensité même de ses mouvements qui lui confère son effet grisant. La rotation des corps engage une mécanique d’étourdissement qui flirte avec la transe et l’ivresse. Dans valse, valse, valse, Johanna Heusser, accompagnée d’une équipe de quatre danseureuses et d’un trio à cordes, réveille cette énergie brute et interroge l’ambivalence de la valse aujourd’hui. Danse de l’élite ou danse du vertige? Comment en faire une réécriture contemporaine en révélant son potentiel extatique et subversif? Un spectacle où les corps s’élancent, tournoient et se laissent happer par la musique, entre euphorie et perte de repères.
Jusque dans nos lits
«Quand les discriminations s’invitent jusque dans nos lits.» C’est de cette fin de phrase que naît l’installation performative de Lucile Saada Choquet qui transforme le lit en un espace politique, de dialogue et de réparation. Dans une structure en bois entourée de rideaux diaphanes, la performeuse convie des personnes racisées — perçues comme noires, arabes, amazigh, latinas, asiatiques ou métisses — à venir s’allonger à ses côtés. Tour à tour, elles échangent en tête-à-tête avec l’artiste sur leur rapport au lit, aux corps et à leurs héritages, dans un lieu sécurisant, propice à la libération de la parole. À la croisée du militantisme et du geste artistique, Lucile Saada Choquet convoque l’intime pour faire émerger des expériences invisibilisées et des réalités violentées, souvent tues. Chaque rencontre est un coup porté aux processus de silenciation et aux rapports de pouvoir entre celleux qui ont l’habitude de parler, et celleux à qui l’on a appris à se taire. En politisant les espaces privés, Jusque dans nos lits décolonise les récits culturels dominants et tente de frayer un chemin vers une justice raciale, sociale, bien que symbolique, dans l’espace feutré de la chambre à coucher.
«En tant que femme noire adoptée, j’ai besoin de tuer mon propre racisme. Ces rencontres nous concernent tous·te·x, elles agissent comme un révélateur d’imaginaires collectifs en mouvement.»
_Lucile Saada Choquet
Faire troupeau
Faire troupeau invite les publics à vivre une expérience immersive en devenant un troupeau de moutons en transhumance*. Attaqué par une meute de loups au cours de son périple, le cheptel survit grâce à son intelligence sociale et sa solidarité. Avec une bonne dose d’humour et des clins d’œil à la pop culture, Marion Thomas détourne l’image du mouton souvent mésestimé pour parler de coopération et de vivre-ensemble. Entre enquête scientifique, scénario catastrophe et récit personnel, Faire troupeau interroge notre capacité à nous rassembler et à nous protéger mutuellement en temps de crise. Une invitation joyeuse à penser l’empathie comme un moteur de résistance politique.
*Migration des animaux entre les pâturages d’été et les pâturages d’hiver.
Summoning a chorus of vilaines (« Invoquer un choeur de vilaines »)
De l’hyper-performativité de la danseuse classique à une réinvention des formes et des présences, Marion Zurbach trace avec ce solo le parcours d’une métamorphose physique, esthétique et politique. À partir de son expérience corporelle et de son histoire personnelle, elle interroge les normes et les récits dominants de la danse. Elle se relie aux figures anti-héroïques, aux marges du ballet romantique, dont elle convoque les archétypes oubliés ou dénigrés. Le solo élargit la perspective aux mondes non-humains, aux espèces dites « nuisibles » ou « invasives », pour en explorer les puissances de transformation. Inspirée par ces formes de vie à la marge, elle cherche une poétique des figures impures et fantastiques. La performance trace le cheminement de leur apparition — entre réel et fiction — dans une danse aux aguets, en suspension. Des créatures tapies dans un devenir inachevé, prêtes à émerger. Devenir nuisible, saboter, corrompre et jouir de cette lutte. La transformation est un processus sans fin, porté par le flux mouvant des identités.
Tu ne reposeras jamais en paix
Avec Tu ne reposeras jamais en paix, l’artiste visuel et performeur Mbaye Diop et le chorégraphe Alioune Diagne signent un spectacle saisissant inspiré d’un moment de tension historique: le conflit survenu lors des funérailles de Leopold Sédar Senghor, poète et premier président du Sénégal. Ce différend opposa les volontés de sa communauté sérère à celles de sa femme, Colette Senghor. Le point de friction: l’endroit où devait reposer le corps. À Joal-Fadiouth, son village natal ou à Bel-Air, quartier de Dakar? Pour venir à bout de ce dilemme, un compromis inattendu fut trouvé: séparer symboliquement le corps et l’esprit de Senghor, en leur attribuant à chacun une tombe distincte. Par la grâce du mouvement et la force du verbe, Tu ne reposeras jamais en paix cherche à réparer le lien brisé par cette division fallacieuse, imposée pour satisfaire les deux camps. Au Sénégal – et plus particulièrement en Casamance, région d’origine de Senghor – la danse joue un rôle essentiel dans les rites funéraires. Elle honore les défunt·e·x·s, mais peut aussi rendre justice en révélant les causes d’une mort, ou en invoquant les esprits chargés de punir celleux qui ont commis l’irréparable. Oscillant entre poétique et politiques des corps, Tu ne reposeras jamais en paix devient un hommage posthume au poète, un tissage sensible de gestes de mémoire, de réparation et de rituels funéraires à la recherche d’un possible apaisement.
Le demande d’asile [16.08, Nyon]
Duo de danse-théâtre, La demande d’asile met en lumière le strict protocole régissant les procédures de l’Ofpra (Office français des réfugiés et apatrides). Parce que la crédibilité de leurs récits est décisive, des associations aident les demandeureuses à préparer leur entretien à l’Ofpra. Cependant, raviver des traumatismes devant les autorités reste une épreuve physique et psychologique. Celle-ci est particulièrement éprouvante pour les personnes LGBTQIA+: comment trouver les mots pour dévoiler une identité longtemps cachée? Comment parler d’amour? Avec La demande d’asile, Nicolas Barry dénonce un dispositif administratif oppressant, plus proche de l’enquête judiciaire que de l’accueil. S’appuyant sur les ressorts du théâtre, il chorégraphie le face à face d’une agente de l’Ofpra et d’une femme qui demande l’asile en raison de son orientation sexuelle. Leurs gestes tourbillonnent, comme les questions précises, répétées et, d’un coup, suspicieuses. La scène tourne au grotesque. Avant un nouveau retournement de situation?
Le demande d’asile [15.08, Gland]
Duo de danse-théâtre, La demande d’asile met en lumière le strict protocole régissant les procédures de l’Ofpra (Office français des réfugiés et apatrides). Parce que la crédibilité de leurs récits est décisive, des associations aident les demandeureuses à préparer leur entretien à l’Ofpra. Cependant, raviver des traumatismes devant les autorités reste une épreuve physique et psychologique. Celle-ci est particulièrement éprouvante pour les personnes LGBTQIA+: comment trouver les mots pour dévoiler une identité longtemps cachée? Comment parler d’amour? Avec La demande d’asile, Nicolas Barry dénonce un dispositif administratif oppressant, plus proche de l’enquête judiciaire que de l’accueil. S’appuyant sur les ressorts du théâtre, il chorégraphie le face à face d’une agente de l’Ofpra et d’une femme qui demande l’asile en raison de son orientation sexuelle. Leurs gestes tourbillonnent, comme les questions précises, répétées et, d’un coup, suspicieuses. La scène tourne au grotesque. Avant un nouveau retournement de situation?
La demande d’asile (atelier)
Participez à un atelier animé par Nicolas Barry, chorégraphe du spectacle La demande d’asile. Vous découvrirez à cette occasion l’univers du spectacle à travers danse et exploration de mouvements. Il est possible de venir uniquement à l’atelier sans participer au spectacle du far°. Tout âge, aucune expérience nécessaire.
Le rêve de voler
«Moi, je n’ai jamais su voler. C’est normal, personne ne m’a appris.» Tout à la fois dialogue, duo et leçon entre danse et théâtre, réunissant Sophie Billon et Nicolas Barry, Le rêve de voler est une fantaisie autour des excès liés à la recherche du dépassement de soi. Suite d’exercices destinés à parvenir à l’envol, cette pièce chorégraphique et théâtrale est vouée à l’échec. Aucun·e des interprètes n’étant oiseau, ni l’une ni l’autre ne parviendra à voler. Ni même à sauter très haut. Dans un espace politique et public saturé par la performance économique, la violence des rapports sociaux et la fascination pour la force physique, Le rêve de voler offre un contrepoint onirique et humoristique. Il déploie un manifeste faible, dans une danse naïvement méthodique et incapable.
All of me
Dans All of me, nous rencontrons Living Smile Vidya, Meret Landolt et Nina Langensand, trois artistes réunies pour la première fois sur scène. À travers cette création collective, elles déploient un espace de résistance poétique et politique, où leurs histoires, leurs gestes et leurs voix deviennent matière à réflexion, à émotion et à transformation. L’une d’elles porte toujours des serviettes hygiéniques visibles dans son sac. Une autre coupe ses éponges en deux avant de les utiliser. Une troisième ne porte que des habits qui lui ont été offerts. Voilà ce qui pourrait être dit d’elles. Ou encore: l’une d’elles doit passer par des processus administratifs compliqués avant de pouvoir monter sur scène. Une autre sent, dès qu’elle quitte sa maison, des regards qui scrutent son corps. Une troisième se rappelle des sentiments de peur et de honte. Ensemble, elles interrogent l’identité, l’appartenance et les formes multiples d’exclusion que vivent les personnes marginalisées. Qu’est-ce qu’un corps «autorisé» sur scène? Qui a le droit de se raconter, et de quelle façon? Conçu comme un tissage de paroles, de vécus, d’humour et de vulnérabilités partagées, All of me donne à voir – et à ressentir – la puissance de celles à qui l’on refuse souvent de faire une place. Une expérience inclusive qui invite à regarder et à écouter autrement.
The Stumble Corner (atelier)
Pour aller plus loin, Salomé Mooij imagine The Stumble Corner («Le Coin pour trébucher»): un espace d’expérimentations sur les techniques de trébuchement, aussi bien orchestrées que spontanées. Ce lieu, au cœur de la Cour des Marchandises, invite à se laisser aller au déséquilibre, à s’essayer à des jeux burlesques, à accueillir sa vulnérabilité et à se retrouver, ensemble, dans une expérience joyeusement imparfaite.
Study of a Stumble
Avec la performance Study of a Stumble («Étude d’un trébuchement» en français), l’artiste détricote la technique du faux pas et examine la portée de cet événement inopiné. Quels sont les ingrédients d’un trébuchement réussi? Que se passe-t-il lorsqu’il survient en plein espace public? Que devient notre sentiment de cohésion intérieure lorsqu’un geste nous échappe et que nos mouvements cessent d’être coordonnés? Que reste-t-il de notre maîtrise quand le masque glisse et que l’on trébuche sous les regards? Sommes-nous capables de faire face à l’imprévu et de nous laisser voir dans ces instants de fragilité?
The Shelteratelier
The Shelteratelier est une enquête artistique menée par Salomé Mooij sur nos lieux de refuge intimes et personnels. Ces lieux qui nous permettent de trouver le repos et de nous abriter. Ces espaces feutrés où le bruit du monde s’estompe et où il est possible d’entrer en contact avec d’autres couches de l’existence. Des strates auxquelles il semble parfois difficile d’accéder, mais qui sont essentielles à notre ancrage. À partir d’un échange individuel et privilégié avec Salomé Mooij, votre « chambre à vous » est traduite en modèle miniature, à partir de petits objets du quotidien, récoltés en amont par l’artiste. L’œuvre peut ensuite être emportée et ramenée chez soi ou intégrée à la collection d’abris possibles, témoin de la richesse des imaginaires sur la question du repos. Une merveilleuse façon de prendre refuge, en se soustrayant au monde.

The Moon in Your Mouth
The Moon in Your Mouth («La Lune en ta bouche») explore les liens de parenté entre les êtres humains et non-humains par le biais de l’astrologie et de l’alimentation. Accompagnée d’un olivier — symbole emblématique du peuple palestinien — et de plantes familières, Samah Hijawi vous invite à goûter aux saveurs du Moyen-Orient, tout en cartographiant, avec poésie et délicatesse, la cosmologie du monde antique. S’appuyant sur le vieil adage arabe «ce qui est en haut est comme ce qui est en bas», extrait de La Table d’émeraude*, elle défend l’idée fondamentale selon laquelle l’univers et la terre sont intimement lié·es. En révélant des relations inattendues entre les êtres, leurs terres, les arbres et les astres, Samah Hijawi met en lumière ce que nous perdons collectivement en temps de guerre et de destruction.
*La Table d’émeraude est un ancien texte, écrit entre le VIᵉ et le VIIIᵉ siècle. Il exprime l’idée que tout dans l’univers est interconnecté : ce qui se passe dans le ciel se reflète sur la Terre, et inversement. Cette pensée invite à percevoir une harmonie profonde entre le corps, la nature et le cosmos. Ce texte est devenu une référence importante dans les traditions mystiques et philosophiques de l’Occident.
Le point du départ
Le point du départ est une traversée. Celle des malentendus, des tentatives pour se comprendre, des efforts pour traduire ce qui nous échappe. Le spectacle prend place dans cet entre-deux, là où la langue trébuche, où l’interprétation déraille et où l’absurde, le trouble et l’humour deviennent des moyens possibles de rencontre. À la croisée de l’installation plastique et du spectacle à ciel ouvert, Le point du départ est à la fois une aventure collective et une collection de moments, de figures et d’élans partagés. En questionnant ce qu’il faut de distance pour espérer se rejoindre – et ce que l’on gagne à essayer –, Supersurface propose une réflexion sensible sur l’altérité, le doute et la beauté fragile de ce qui nous relie.
Pour sa version conçue spécialement pour le far°, la compagnie vous donne rendez-vous dans la Cour des Marchandises afin de parcourir ensemble le chemin qui mène au point du départ, entre ciel et colline.
Concert
Derrière Verde Prato se cache l’artiste Ana Arsuaga, originaire du Pays basque espagnol. Sa musique échappe aux étiquettes: empruntant à la pop, à l’électronica comme à la folk, elle est un mélange subtil de ces influences, transmué en une matière vibrante et magnétique. Avec une sensibilité à fleur de peau et un abandon total sur scène, Verde Prato, accompagnée uniquement de sa voix cristalline et de ses synthés, nous transporte dans un voyage sensoriel qui nous ramène à l’essentiel: l’amitié, la peur, l’espoir, l’amour… et l’appel envoûtant de la forêt.
Fête de clôture, dj-set
Née au Chili et résidant à Genève depuis son enfance, awka développe, depuis 2017, une recherche musicale centrée sur un reggaeton féministe et queer. Nourrie par le perreo, le neoperreo, la guaracha et les sons d’Amérique latine comme la salsa, la cumbia ou le merengue, elle met en avant des artistes femmes et LGBTQIA+ qui se réapproprient un genre longtemps dominé par les hommes. Elle promet un set engagé et enflammé dans la Cour des Marchandises!
Concert
La musique indie folk de claire my flair, autrice-compositrice-interprète zurichoise, est portée par une mélancolie aussi douce que lumineuse. Ses mélodies envoûtantes ouvrent un espace intime hors du temps où il est possible d’accueillir pleinement ce que l’on ressent, sans filtre et sans détour. Accompagnée de ses musicien·ne·s, l’artiste offre un refuge sensible dans lequel plonger pour faire une pause, traverser les tumultes de la vie ou ressentir pleinement — et se rappeler qu’il est parfaitement légitime d’être tel que l’on est.
RUN THEM ALL
Si IMPACT D’UNE COURSE [nyon], aborde les joies de l’enfance, RUN THEM ALL donne voix et corps aux tumultes de l’adolescence. Dans cette version nocturne, les acrobates occupent l’espace urbain, l’interrogent et le détournent. À travers les portés, les courses, les chutes et les appuis, iels cherchent à se relier, à se dire et à exister ensemble. Une prise de parole physique sensible, collective et bien vivante!
IMPACT D’UNE COURSE [nyon]
Avec IMPACT D’UNE COURSE [nyon], la horde dans les pavés décide de saluer les habitant·e·x·s de Nyon en abordant la ville de façon inédite. Dans cette promenade acrobatique et aérienne, cinq performeureuses et un musicien sprinteur entremêlent la danse contemporaine, le cirque indiscipliné et l’escalade urbaine. Au cœur d’un spectacle qui ne cesse de se renouveler, le collectif la horde dans les pavés invite les publics à réveiller leur âme exploratrice et à assister aux découvertes en cours, dans un rythme effréné qui ne faiblit pas. Un moment collectif renversant pour tous les âges!
– titre provisoire –
Avec ce premier solo de cirque contemporain, la Nyonnaise lili parson piguet nous transporte dans un univers suspendu, à la frontière entre la performance physique et l’expérience sensible. L’artiste transforme la scène en un terrain de jeu sans limites, où chaque mouvement devient une invitation à la complicité et à la confiance partagées avec les publics. Dans cette traversée collective, les corps se frôlent et racontent – par l’acrobatie comme par les silences – la fragilité humaine et la beauté du lien. Entre trapèze, roue Cyr, capilotraction et chant, le spectacle déploie une poésie du geste, où chaque figure est à la fois une prouesse et une étreinte… Fascinant!
«– titre provisoire – n’a pas peur des mots cirque, virtuosité, sincérité.
– titre provisoire – ouvre et tient l’espace nécessaire à l’acrobatie, au souffle à reprendre après la course, au corps étreint dans un câlin, qui nourrit amour et rage.»
lili parson piguet
LUGAR
Avec LUGAR («lieu» en espagnol), nyamnyam invite à porter un nouveau regard sur la manière dont nous percevons les paysages et dont nous construisons les images. Nourri de rencontres multiples avec des spécialistes en géographie, agriculture, restauration d’art, climatologie, philosophie ou encore en cinéma, le collectif espagnol nyamnyam décloisonne les disciplines pour réinventer notre rapport à l’espace. Ici, le lieu n’est pas un point fixe sur une carte, mais un espace imaginatif et mouvant. Le paysage n’est pas un simple décor: il devient personnage, mémoire et fiction. En proposant un cinéma d’écoute, LUGAR invite à faire place à ce qui se dérobe au regard et se déploie à travers les mots, les silences et les sensations. Un espace inclusif où ce qui ne se voit pas devient essentiel.
Dj set d’ouverture
ven3mo croit au pouvoir transformateur de la musique et aime partager des DJ sets émotionnels et sensibles. En utilisant la performance et le son comme médiums de prédilection, elle détourne les règles et fait des grands-écarts… Pour le plus grand plaisir de nos oreilles et de nos corps dansants.
Entepfuhl
« Comme l’ouroboros, serpent mythique qui se mord la queue, Alina Arshi engage son processus chorégraphique à travers des boucles et des nœuds d’intensité. Tordant son corps par séries de mouvements répétitifs, en écho à la densité percussive et progressive de la bande sonore, elle met en scène une gestuelle viscérale dévorante. Entepfuhl exprime une quête identitaire et le sentiment de ne jamais se sentir à sa place lorsque l’on vit entre plusieurs cultures. »
_Wren Cellier, Les Urbaines, 2023
Photographies
©Matthieu Moerlen, Mr Jadis Production, far° Nyon 2024

Insomnia, une danse pour s’interrompre
Insomnia est l’une des haltes proposées par Alix Eynaudi dans le cadre de son projet au long cours Institute of Rest(s), qui entend détricoter les formes de repos telles qu’elles sont pratiquées, en cette époque marquée par la surproductivité et la rentabilité des corps. Comme son titre l’indique, cette danse pour s’interrompre est une invitation à ralentir la cadence, à s’immobiliser et à réfléchir au potentiel politique du repos, ce geste à contre-courant des pensées productives néolibérales, afin de construire des destins plus dignes. En conjuguant la danse, la performance, la poésie, l’écriture ou encore la philosophie, elle laisse entrevoir la possibilité d’autres récits et chorégraphies en dehors des cycles de violence, d’oppression et d’épuisement. Prenez place, laissez-vous transporter par les danses, les pensées, les rencontres et les moments de calme, en compagnie des invité·e·s Myriam Lefkowitz, Geoffroy Solhelac et Cécile Tonizzo.
« Insomnia. Là, il ne se passe jamais rien. Cette pièce, une miniature récessive imaginée dans l’ombre de festivals, de recherches, de lacs (de pensées), d’actes d’amour, s’installera dans la Salle des Marchandises du far°. Il ne s’y passera «rien», mais autour d’une bibliothèque. Des danses sans seuils apparaitront ici et là, comme autant de tremblements terrestres, accueillant la formation de lignes et de fissures le long de nos plis. À nos nuits sans fin. »
_Alix Eynaudi
Photographies
©Arya Dil, far° Nyon 2024

À la limite du visible / Borderline Visible
Cette expérience immersive retrace un chemin parcouru entre Lausanne et Izmir. Agrémentée par la musique d’Oren Ambarchi et de Perila, elle a pour ambition de donner une valeur et un sens aux ruines si humaines des ambitions, de l’histoire et du langage. Ce nouveau format de livre « live » de Time Based Editions, présente l’audio et le visuel comme deux éléments distincts, uniquement reliés au présent grâce à la synchronisation physique de nos mains. Ensemble, nous plongeons dans un ici et maintenant de la page: les photographies et impressions prennent vie tandis qu’une piste sonore nous guide et nous enveloppe à la fois. Le processus de recomposition employé par Hampton, minutieux et parfois même miraculeux, dévoile peu à peu une constellation: voix et séismes, diaspora sépharade, tourisme et migrations forcées, santé mentale, démence, fin de l’Empire Ottoman, martinets et hirondelles, The Waste Land de T.S. Eliot et un aperçu des atrocités cachées, perpétuées aux confins de l’Europe, aujourd’hui financées en son centre.
« Votre compréhension de ce que peut être un livre changera à jamais. »
_Lara Pawson

Voi·es·x de résistance
Chaque année, le far° fait rayonner ses activités dans la ville de Nyon et sa région, tout en nouant d’étroites collaborations. Lors de cette 40e édition, vous aurez l’occasion de découvrir deux projets qui nous tiennent à cœur.
La Bibliothèque de Nyon accueille Voi·es·x de résistance, une installation sonore réalisée à partir de témoignages de personnes requérantes d’asile dans le Canton de Vaud. Celles-ci nous donnent leurs points de vue sur leur situation personnelle ainsi que des pistes pour développer une meilleure cohésion sociale. Naissent alors des réflexions pour penser un accueil en Suisse autrement. L’Association Reliefs crée les conditions d’un dialogue citoyen autour de ces enjeux.
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©Arya Dil, far° Nyon 2024

Une Leçon de Ténèbres
Avec Une Leçon de Ténèbres, Betty Tchomanga livre un tableau brûlant à partir de plusieurs éléments, dont il est jubilatoire d’extriquer les liens. Elle y mêle extraits dansés, récits de voyages, paroles et images d’archives afin de rendre visible le cheminement qui mène à la production d’une œuvre décoloniale puissante et engagée. Puisant une partie de son inspiration dans l’ouvrage de Malcom Ferdinand, Une écologie décoloniale, Betty Tchomanga invite les publics à voyager entre la pensée du docteur en sciences politiques caribéen et ses propres recherches sur les cultes vaudous. Encourager la circulation, faire cohabiter les références, juxtaposer les images, les imaginaires et les croyances issues de cultures dominantes et dominées, telle est la volonté de l’artiste qui aborde, avec panache, la possibilité d’un « navire-monde », où seraient possibles la rencontre, la coexistence et le dessein d’un avenir commun.
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Matthieu Moerlen, Mr Jadis Production, far° Nyon 2024

Bi-tà
Imaginez la fusion de deux mondes que tout oppose, du moins en apparence: les mathématiques et la danse contemporaine. Visualisez maintenant ce qui se passe autour de vous: certaines choses sont prévisibles tandis que d’autres arrivent de façon complètement aléatoire. À présent, vous suivez la chorégraphie de Bianca Berger qui traduit tous les concepts liés à ces probabilités en mouvements: les corps sont des fonctions, les gestes sont des nombres et les événements des sous-ensembles.
Voici Bi-tà. Une invitation à entrer dans un espace de probabilité où la danse, la musique et les mathématiques se rencontrent.
« Au fil de mon parcours de danseuse, j’ai ressenti la nécessité d’intégrer une perspective scientifique dans ma pratique chorégraphique. Cela m’a menée à étudier les mathématiques à l’Université de Bologne. Malgré des différences évidentes, j’ai trouvé des similitudes notables entre la danse et les maths. Cette révélation m’a poussée à explorer les possibles interactions entre les deux disciplines et les connexions qui pourraient les faire s’enrichir l’une l’autre. C’est pourquoi, dans mes créations, j’utilise les mathématiques comme un outil pour générer de la dramaturgie, de la chorégraphie et du mouvement. »
_Bianca Berger

Concert en plein air
À l’avant-garde de la musique celtique contemporaine, Brìghde Chaimbeul maîtrise la smallpipe écossaise avec virtuosité. En détournant l’instrument de son usage traditionnel, elle transcende la musique folk par le truchement d’arrangements et sonorités expérimentales uniques, donnant à ses mélodies une dimension hypnotique et enchanteresse. De quoi donner une tout autre couleur à la Cour des Marchandises, pour finir cette 40e édition avec douceur et poésie.
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Dj set d’ouverture
Après avoir discrètement rêvé pendant des années de toucher les platines, Bâtarde Internationale débarque sur la scène genevoise en 2022… et la magie opère. Elle soupoudre le dancefloor de paillettes à coups de tracks qui donnent la bougeotte et de tubes qui propagent l’envie de chanter à tue-tête. Porteurs d’histoire, ses sets sont autant de voyages à travers les univers du hip hop, du raï, de l’électro châabi, du reggaeton ou encore du dancehall… Une véritable célébration des rythmes, des mélodies, des langues et des voix qui parlent aux cœurs et accélèrent les corps !

Atelier Giga fanion
Dans la lancée de la grande folie du Collectif and then… pour honorer le quartier de la Levratte, rassemblons-nous afin de créer une guirlande textile pour habiller la place. Que serait une KERMESSE sans un Giga fanion ?!
Venez imaginer, papoter, couper, dessiner, assembler des tissus, qui seront à leurs tours réunis, comme des grands bras qui enlaceront l’espace du spectacle KERMESSE.
Rien besoin de savoir faire de spécial, c’est super simple, à tout âge, on a juste besoin d’être nombreux·euses pour que ça soit grand et splendide !

Grandeur Nature
Dans les projets artistiques in situ, le lieu et ce qui l’habite sont sources de création. L’artistique s’insinue dans le quotidien et les fictions se confrontent aux réalités concrètes, qu’elles soient de nature paysagère, politique ou sociale. Comment s’opère alors le passage de l’expérience empirique d’un lieu comme ressource sensible de la création à une transposition esthétique ouvrant sur la naissance d’une œuvre? En quoi cela tend à transformer les processus et pratiques créatives? C’est ce à quoi aspirent à répondre les membres du Collectif CCC à travers cette restitution Grandeur Nature de leur recherche.
« Qu’est-ce que le grand air fait au jeu d’acteurice·x·s ?
Actif·ves depuis plusieurs années dans des spectacles que nous qualifions d’in situ parce qu’ils se jouent hors des murs conventionnels des théâtres, dans des espaces urbains comme en pleine nature, nous avons voulu aller à la rencontre d’autres artistes qui explorent à leur façon ce champ du « théâtre à ciel ouvert » pour se demander ensemble ce que cette sortie des salles modifie dans notre pratique artistique. Après avoir mené une enquête auprès d’une dizaine de compagnies différentes en Suisse et en France ainsi qu’auprès de membres de notre collectif, nous proposons de partager les résultats de cette recherche sous la forme d’une conférence performée… donnée à l’air libre, cela va de soi! »
_Collectif CCC
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©Arya Dil, far° Nyon 2024

KERMESSE : échauffements matinaux à destination des senior·e·x·s
L’approche cirque du Collectif and then… se veut accessible à tout âge, toutes personnes et toutes mobilité. Nous vous invitons à une mise en route physique en douceur menée par les artistes du spectacle KERMESSE . La plus grande partie de cet atelier se fera assis·e·x·s sur une chaise. Portez des habits dans lesquels vous vous sentez confortable de bouger et iels d’occupent du reste !

KERMESSE
La ville de Nyon a vu naître la vocation de plusieurs artistes pour le cirque, qui mènent aujourd’hui leur carrière à l’international. Quatre d’entre elleux reviennent aujourd’hui dans leur quartier natal, accompagné·es de circassien·ne·x·s du monde entier, avec l’envie de partager leur passion et de rendre hommage au lieu qui les a vu·e·x·s grandir. KERMESSE est une création artistique originale et « taillée sur mesure »: un projet de cirque contemporain pour la Kermesse du quartier – une tradition vieille depuis plus de trente-cinq ans. Au programme, acrobaties de haute voltige, trapèze, patins à roulettes qui dévalent les rues, fumigènes de toutes les couleurs et autres surprises…Le tout dans une ambiance festive polyglotte et exaltante.
« KERMESSE est un hommage et une célébration de ce lieu, ce qu’il représente pour nous et pour celleux qui y vivent ou qui y ont vécu. Il y a mille et une manières de rendre hommage; nous avons choisi le cirque. Le cirque peut être utilisé pour sublimer des lieux, transformer des espaces, transporter les imaginaires (…). »
_Lucie N’Duhirahe
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©Arya Dil, far° Nyon 2024
©Matthieu Moerlen, Mr Jadis Production, far° Nyon 2024

Let’s Dance
Partant de l’expérience intime que le corps dansant provoque un état de joie et de jubilation intense, le Collectif du Feu de dieu propose une performance immersive, participative et festive à l’occasion des 40 ans du far°. Let’s Dance est un parcours itinérant, guidé par deux chorégraphes complètement déjantées, qui vous embarquent pour une balade dansée à travers le centre-ville de Nyon. Au fil des pas, vous serez amené·e·x·s à danser des chorégraphies simples sur une playlist euphorisante, composer des tableaux vivants, ressentir des émotions fortes et surtout… lâcher prise!
« Toute danse induit un état modifié de conscience, une sorte de petite transe. Elle nous transforme parce qu’elle nous vivifie. Ce n’est pas pour rien que les Grecs appelaient « enthousiasme » – ce qui signifie avoir le Dieu en soi – la transe dans laquelle peut vous mettre la danse. »
_Collectif du Feu de dieu
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©Arya Dil, far° Nyon 2024
©Matthieu Moerlen, Mr Jadis Production, far° Nyon 2024

Amour Super : on souffle nos bougies !
Dans un dispositif hilarant et décalé en pleine Cour des Marchandises, la Collective Fléchir le Vide s’empare de l’espace avec son bal festif, ou plutôt sa superboum, Amour Super! Avec deux Dj·ettes aux platines, ambiance garantie sur des tubes enflammés, des slows des années 80, en passant par l’Eurodance des années 90/2000 jusqu’au Gabber d’aujourd’hui. Au programme: hommage au divertissement et à la fête foraine, animations, défis, chenille géante, danse de la panthère, roue de la fortune et chorégraphies collectives…Et bien d’autres surprises. Le tout sous la houlette de 3 MC qui fixent les règles et d’un maître-nageur déluré qui surveille le niveau d’amour de la foule.
« Il paraît que tu danses chaque slow comme si c’était ton dernier.
Il paraît que Donna Summer a été championne de limbo en 1997.
Il paraît que l’Eurodance est entrée dans le patrimoine mondial de l’Unesco.
Il paraît que tu as loupé le bal des pompiers et que tu en as pleuré tout l’été.
Alors enfile tes plus belles claquettes, ton k-way à zipettes, ton legging à léopard et vient battre le record du monde de la plus longue chenille avec nous (1338 personnes. FACILE!) »
_Collective Fléchir le Vide en Avant…
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©Arya Dil, far° Nyon 2024
©Matthieu Moerlen, Mr Jadis Production, far° Nyon 2024

Stéréo Vulcani
Stéréo Vulcani est une création sonore vivante et sensible. Trois performeuses au plateau tissent des sons, des enregistrements collectés, de la musique électronique, des récits intimes recueillis auprès de proches, pour parler d’états psychiques troubles, d’horizons qui se déforment et de paysages. Une plongée dans les abysses qui pose des questions, décortique, bouleverse, bouscule et ouvre grand l’espace au dialogue sur les troubles psychiques.
“Stereocaulon vulcani est une des espèces vivantes pionnières sur les coulées de lave de certains volcans. Première trace de vie après une explosion, elle s’avère être un espace transitionnel entre deux paysages différents; étendue noire et lisse / arborescences et végétaux. Comme une charnière entre deux états, comme certaines crises qui permettent d’avancer, comme la nécessité de reconstruire autrement. C’est un organisme duel, un échange mutuel entre une algue et un champignon. Cette espèce nous évoque la porosité des choses, des êtres, de leur représentation et leur résilience. En nous inspirant du comportement de Stereocaulon vulcani, nous voulons explorer le paysage duel qui nous constitue, à la fois paysage externe, celui que l’on voit, que l’on peut embrasser du regard, et aussi paysage interne, notre état psychique, notre paysage mental.”
_ Collective Fléchir le Vide en Avant en Faisant une Torsion de Côté

La Chaire des Poules
En janvier 2024, le far° a lancé la deuxième édition de Récits du futur, une résidence d’écriture, de recherche et de création. La comédienne romande Danae Dario, lauréate du dispositif, présente ici son premier texte théâtral La Chaire des Poules dans une étape de travail au plateau.
« L’histoire est la suivante :
Deux corps femelles font grève.
Une poule et une femme,
Retirées dans une salle d’attente,
Attendent ensemble
De vieillir.
Leur fonction reproductrice passée,
Peut-être leur rendra-t-on leur corps?
Fini la dévoration insatiable de leur chair par l’Homme. Peut-être…
Leurs corps se font face.
Deux formes d’être(s) au monde, singulières.
La poule agrippe le perchoir de ses pattes reptiliennes, trace de la longue évolution du vivant.
Mais derrière le dinosaure à plumes certain·e·x·s ne verraient que nuggets en barquette.
De la femme perchée sur des talons, certain·e·x·s ne verraient que les contours d’un corps baisable, d’un corps contrôlable.
Comme acte de résistance face à ces visions, l’humaine pose un regard ouvert sur l’animal.
Réhabilitant ainsi les deux corps à la place de sujet. »
_Danae Dario
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©Arya Dil, far° Nyon 2024

Concert en plein air
En plus de faire partie de nombreux projets musicaux collectifs, comme The Great Hillary Hillman ou VISITOR, David Koch s’est lancé en solo avec un premier album Dormant (2023). Sa musique est une exploration audacieuse de mélodies et de sonorités tantôt sombres et épurées, tantôt fragiles et expérimentales. Il monte sur scène avec toute une collection d’appareils d’effets qu’il a modifiés ou conçus lui-même, afin de laisser libre cours aux cheminements du son et à ses possibles transformations. Une écoute attentive est recommandée pour se laisser charmer par sa voix envoûtante – bricolée par les synthétiseurs analogiques –, plonger dans son univers dense, profond, qui pousse à l’introspection, au silence… Et vivre pleinement l’expérience.
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©Arya Dil, far° Nyon 2024

Où va-t-on ?
Davide Brancato a pris le temps d’un bivouac au far° festival des arts vivants à Nyon. Il a récolté des paroles de jeunes personnes et d’artistes pour tenter de répondre à cette question. Nous vous proposons une écoute collective de son podcast, réalisé avec la complicité d’Alma Catin, sur la Cour des Marchandises. Cette traversée subjective du festival est également diffusée en ligne sur Radio 40.
Cette écoute collective remplace Dream Teen, Les jeunes prennent le micro.
Réalisation: Davide Brancato
Création sonore: Alma Catin
Musique de fin: Leonard Cohen

Fête d’ouverture
Pour la fête d’ouverture de cette 40e édition, le duo Disco Shorley dégaine sa plus belle collection de CD’s, de la disco funk à la techno, pour mettre-le-feu. Attention : BANGERS ONLY. On n’en dit pas plus, rendez-vous sur la piste !
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Matthieu Moerlen, Mr Jadis Production, far° Nyon 2024

Permaculture – danse située
Proposition de croisement entre pratiques corporelles et sensibilités écologistes : comment repenser nos liens à soi, au corps, aux corps des autres, à nos milieux de vie et aux êtres vivants qui peuplent nos paysages?
Atelier à 3 voix, entre la danseuse-chorégraphe Marion Baeriswyl, le scénographe-vidéaste Laurent Valdès et la chercheuse en humanités environnementales et permaculture Leila Chakroun. Dans une volonté de renforcer les liens entre arts vivants et soin du vivant, cette journée couplera des moments de recherche corporelle, d’expérimentations sensorielles avec de l'(auto-)réflexivité sur ses pratiques, afin d’ancrer ces moments dans le conscient et de les offrir comme matière commune partageable. Pour laisser résonner les thématiques abordées, la journée se poursuit en allant voir ensemble la performance The Calling de Laura Kirshenbaum au far° à 19h00 (merci de réserver votre place de spectacle via la billetterie du festival).
Marion Baeriswyl et Leila Chakroun ont toutes les deux pris part à la résidence HIVE qui s’est tenue au far° en juin 2023. Animée par la chorégraphe Shannon Cooney, cette résidence a permis de révéler des pistes de co-créations possibles avec la nature tout en s’inspirant des stratégies collectives des abeilles.
Pour aller plus loin, découvrez les différentes propositions du parcours cohabitations vivifiantes au far° :
Une Leçon de Ténèbres, Betty Tchomanga
La Chaire des Poules, Danae Dario
Mille lieues – in situ, de Marion Baeriswyl et D.C.P
The Calling, Laura Kirshenbaum
Au printemps 2022, avec le projet PERMA-CULTURE, un essai perma-curatorial et artistique, le far° s’est engagé dans une démarche d’exploration des principes de la permaculture, afin de transposer ceux-ci à sa dynamique de travail. L’équipe du far° est convaincue que ce mode de pensée issu du milieu agricole peut être pertinent pour guider la transformation du milieu culturel à l’aune des enjeux actuels de durabilité écologique et sociale. Le fruit des expérimentations du far° et de ses complices a donné naissance à la publication PERMA- CULTURE (work in progress), essai perma-curatorial et artistique, en vente à la billetterie.
Pour aller plus loin dans l’échange et la circulation des pratiques perma-culturelles, le far° s’associe à l’AVDC – association vaudoise de danse contemporaine pour organiser deux journées de rencontres ddd* dans le cadre du festival.
*Les rencontres ddd – dramaturgie danse dialogue – ont été initiées par l’AVDC – association vaudoise de danse contemporaine en 2022. Elles consistent à appréhender la dramaturgie non pas comme une approche savante, où l’on considérerait le·la dramaturge comme la police du sens mais comme une pratique intuitive et protéiforme circulant entre des personnes, des idées, des processus de travail, des gestes. ddd s’articule autour de deux formats : des temps de dramaturgie expérimentale et collaborative à la table et des ateliers de partage de pratiques.
Photographies
©Arya Dil, far° Nyon 2024

Arts scéniques et parentalité
Au printemps 2022, avec le projet PERMA-CULTURE, un essai perma-curatorial et artistique, le far° s’est engagé dans une démarche d’exploration des principes de la permaculture, afin de transposer ceux-ci à sa dynamique de travail. L’équipe du far° est convaincue que ce mode de pensée issu du milieu agricole peut être pertinent pour guider la transformation du milieu culturel à l’aune des enjeux actuels de durabilité écologique et sociale. Le fruit des expérimentations du far° et de ses complices a donné naissance à la publication PERMA- CULTURE (work in progress), essai perma-curatorial et artistique, en vente à la billetterie.
Pour aller plus loin dans l’échange et la circulation des pratiques perma-culturelles, le far° s’associe à l’AVDC – association vaudoise de danse contemporaine pour organiser deux journées de rencontres ddd* dans le cadre du festival.
*Les rencontres ddd – dramaturgie danse dialogue – ont été initiées par l’AVDC – association vaudoise de danse contemporaine en 2022. Elles consistent à appréhender la dramaturgie non pas comme une approche savante, où l’on considérerait le·la dramaturge comme la police du sens mais comme une pratique intuitive et protéiforme circulant entre des personnes, des idées, des processus de travail, des gestes. ddd s’articule autour de deux formats : des temps de dramaturgie expérimentale et collaborative à la table et des ateliers de partage de pratiques.
Cette journée intitulée Arts scéniques et parentalité est animée par Caroline de Cornière (Cie C2C) et Nina Langensand pour art+care.

Umarmung / Étreinte
Avec Umarmung (étreinte en allemand), Elvio Avila offre un point de vue introspectif et intime sur la santé mentale, en invoquant le pouvoir de l’étreinte et la production de sérotonine – communément appelée l’hormone du bonheur – qui en résulte. Sa relation avec Chuchi au plateau, jeune chienne rescapée des rues argentines, donne une couleur particulière à cette création, qui nous rappelle l’importance du lien, de la proximité physique avec l’Autre et l’inexorable pouvoir de connexion qui peut exister entre des êtres vivants. Sur fond de musique nostalgique, Elvio Avila interroge notre besoin de faire corps et la manière dont cela peut affecter le cours de nos émotions, voire de notre vie. Une réflexion touchante sur l’individu, la psyché et le rapport à la chair dans toute sa beauté et sa complexité.
Photographs
©Arya Dil, far° Nyon 2024
Matthieu Moerlen, Mr Jadis Production, far° Nyon 2024

1984-2024: 40 ans de festival en images, un certain regard
En préparant le quarantième anniversaire du far°, très vite s’est imposée l’idée de retracer l’histoire du festival sous forme de rétrospective photographique. En effet, la richesse des archives photographiques du far° est inestimable, ces clichés étant parfois les seuls témoins de performances ou représentations ayant eu lieu à Nyon. Les photographies choisies pour cette exposition sont autant de liens tissés entre les éditions passées et les éditions futures pour rendre visible une certaine histoire du far° de 1984 à 2024. Le parcours itinérant a été pensé selon trois axes: création in situ, convivialité et émergence. Il rend aussi bien hommage à l’évolution du festival, aux artistes qui y ont été programmé·e·x·s et qui font la scène romande et internationale d’aujourd’hui, qu’aux photographes qui ont immortalisé ces moments. Toutes les photographies exposées sont également disponibles en cartes postales à la billetterie du far°, n’hésitez pas à aller chercher vos favorites et repartez avec un souvenir. Nous vous souhaitons une belle visite!
Photographies du vernissage de l’exposition
©Arya Dil, far° Nyon 2024
©Matthieu Moerlen, Mr Jadis Production, far° Nyon 2024

The Calling
Tels des perroquets qui feraient l’apprentissage du langage humain, les artistes de The Calling tentent de devenir ce qu’elles ne sont pas: des oiseaux. Dans ce concert chorégraphique, les bouches et les corps donnent à entendre une étendue de chants d’oiseaux de la région de Nyon, retranscrits à partir d’observations, d’écoutes et d’enregistrements de terrain. De cette recherche environnementale, naît un paysage sonore grisant qui brouille et dilate les frontières entre humain·e·x·s et milieu, intérieur et extérieur. Avec cette nouvelle création, Laura Kirshenbaum nous enjoint à repenser notre relation au vivant et offre un nouveau cadre de dialogue inter-espèces par le prisme de l’énonciation et des pratiques vocales.
Photographies
©Arya Dil, far° Nyon 2024

Je vis dans une maison qui n’existe pas
Dans cette nouvelle création, Laurène Marx rayonne, illumine, élève et bouleverse en levant le voile sur la gestion des traumatismes de l’enfance, l’inertie du système psychiatrique et la nécessité de fragmenter sa personnalité pour survivre à un monde où les personnes neuroatypiques se sentent exclues, inadaptées et irrécupérables. Entre la naïveté d’un conte enfantin et la brutalité pragmatique d’une prose directe et crue, Je vis dans une maison qui n’existe pas tisse le portrait de la psyché d’une personne souffrant de troubles dissociatifs de la personnalité et de problèmes de gestion de la colère. Un moment d’une intensité rare et d’une nécessité absolue.
« Nikki vit dans une maison qui n’existe pas. Dans la maison qui n’existe pas il y a: Madame Monstre, Les Tout Petits, et Nuage le nuage. Il n’y a pas longtemps Nikki est rentrée dans une grande colère et elle cherche à présent ce qu’elle a perdu: son calme. Nikki doit retrouver son calme et pour ça elle a besoin de Madame Monstre, des Tout Petits et de Nuage le nuage. Sans ça elle ne pourra pas quitter la maison qui n’existe pas et rentrer chez elle… »
_Laurène Marx, Je vis dans une maison qui n’existe pas

Mille lieues – in situ
Dans leur travail en duo, Marion Baeriswyl et D.C.P interrogent notre façon d’habiter le monde et de nous rapporter à la Terre. Avec Mille lieues, iels proposent de faire germer de nouvelles pistes d’engagement, d’apprentissage et de communication avec les milieux dont nous sommes interdépendant·e·x·s. S’inspirant du comportement du lichen, cette algue-champignon qui agit en symbiose avec les éléments sur lesquels elle se répand, leur nouvelle création prend naissance au croisement de plusieurs textures, matières et disciplines qui s’enchevêtrent, dialoguent, se percutent et cohabitent. Portant un soin particulier à la lenteur, au détail et à la précision, la danse de Marion Baeriswyl semble faire corps avec les éléments de la nature, tandis que les nappes musicales profondes de D.C.P enveloppent, se développent et nous contaminent à leur tour. Un moment suspendu face à l’urgence climatique, qui invite à être plus attentif·ve·x à ce qui peuple nos alentours.
Photographs
©Arya Dil, far° Nyon 2024

Atelier EN VOL avec Maëva Longvert
À travers ses immenses oiselles, corneilles fabuleuses et redoutables, la plasticienne Maëva Longvert questionne le territoire, l’espace public et notre rapport à la narration. Ses installations mêlent histoires réelles et fictionnelles. Elles célèbrent et font éclore nos récits d’envols comme ceux de nos sœurs, mères et grands-mères. Maëva Longvert propose ici un atelier afin de confectionner ensemble, une oiselle sur la place des Marronniers. Celleux qui le souhaitent pourront aussi livrer leurs témoignages et histoires d’envol afin de nourrir ses créations artistiques.
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©Arya Dil, far° Nyon 2024
©Matthieu Moerlen, Mr Jadis Production, far° Nyon 2024

EN VOL
À travers ses immenses oiselles, corneilles fabuleuses et redoutables, la plasticienne Maëva Longvert questionne le territoire, l’espace public et notre rapport à la narration. Ses installations mêlent histoires réelles et fictionnelles. Elles célèbrent et font éclore nos récits d’envols comme ceux de nos sœurs, mères et grands-mères. Inspirée du livre Habiter en oiseau de la philosophe Vinciane Despret, la démarche d’EN VOL s’inscrit dans la volonté de l’artiste d’explorer diverses manières d’être au monde et d’apprendre d’autres espèces. Si l’on veut bien tendre l’oreille, les oiseaux nous parlent de stratégies collectives, d’intelligence sensible, de protection, de pièges déjoués, de joie, de jeu et d’échappées par le haut. EN VOL est une merveilleuse façon de sublimer nos échecs et nos rêves en leur donnant une place au cœur de la cité.

The Power (of) The Fragile
Après avoir été séparé d’elle pendant plusieurs années, par des frontières de plus en plus marquées, le danseur et chorégraphe Mohamed Toukabri invite sa mère, Latifa Khamessi, à le rejoindre sur scène. Cet espace devient le pays où iels peuvent se retrouver et réunir deux cultures, deux langages de la danse, deux vies qui se sont éloignées. Mère et fils se retrouvent, s’apprivoisent avec complicité, se redécouvrent et, quand les mots ne suffisent plus à exprimer l’amour filial, les corps prennent le relais. Leur danse devient caresse, soin et attention. Leurs peaux comme leurs identités se confondent avec délicatesse. La délimitation entre les deux êtres et les âges se dilue dans un va-et-vient de poids et contrepoids, en référence à la pesanteur de la vie, du temps qui passe, des liens mis à mal, de la distance et des rêves inavoués – Latifa a toujours rêvé d’être danseuse, mais son rêve est resté silencieux pendant des années, tandis que Mohamed en a fait son métier. The Power (of) The Fragile est le portrait tendre et espiègle d’une relation étroite, et un manifeste qui revendique la liberté, le droit d’aller où nous le voulons.

Concert en plein air
Moltomale (ou très mal en italien) est le nouveau duo abracadabrantesque de deux tessinois. Grâce à un langage musical qui leur est propre, ils nous embarquent dans leur univers entre synthé, voix et batterie en maîtrisant le « pire » – et le second degré – à la perfection : de la pop italienne à la drum’n’bass, en passant par la disco pittoresque.
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DOWN (full album)
DOWN (full album), cristallise la rencontre cosmique entre deux prêcheur·euse·s de l’improvisation et du rythme, la danseuse Mélissa Guex et le batteur Clément Grin. Ensemble, iel soulèvent les cœurs, en partageant une performance explosive et généreuse hors norme, à la croisée d’une rave et d’un concert punk. Si le down désigne d’abord une descente après l’extase, ce duo aux couleurs vive et aux costumes de fête apporte une réponse radicale à la sensation du corps qui lâche, en faisant résonner les caisses claires pour retrouver la joie dans un élan collectif.
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Cohabitations Multiples
Chaque année, le far° fait rayonner ses activités dans la ville de Nyon et sa région, tout en nouant d’étroites collaborations. Lors de cette 40e édition, vous aurez l’occasion de découvrir deux projets qui nous tiennent à cœur.
Cohabitations Multiples est un projet de participation culturelle qui interroge nos manières de vivre ensemble entre humain·e·x·s et avec le vivant en prenant comme terrain d’expérimentation plusieurs gares du Grand Genève. Pour cette première halte, l’équipe s’est arrêtée à La Roulotte derrière la gare de Nyon pour une invitation à expérimenter une première installation architecturale éphémère : l’AbriSon. Cohabitations Multiples, c’est l’histoire d’une rencontre entre un territoire, des artistes, des artisan·ne·s, des médiatrices interculturelles, des jeunes d’ici et d’ailleurs, du noisetier, de la terre, une roulotte, des gâteaux, du sirop, des agriculteurs, du foin, des gares. C’est un appel à questionner nos manières de cohabiter au-delà des stéréotypes, une quête pour construire de nouveaux imaginaires communs.
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Schönheit ist Nebensache ou la beauté s’avère accessoire
« La beauté s’avère accessoire » (Schönheit ist Nebensache en allemand) est l’une des indications mentionnées au début du 4e mouvement de la sonate pour alto solo op. 25 no.1 du compositeur allemand Paul Hindemith (1895-1963). Une phrase qui aurait pu être prononcée par sa compatriote et chorégraphe expressionniste Dore Hoyer (1911-1967), autrice du cycle de danses Afectos Humanos (Les affections humaines), sur lesquelles Pol Pi travaille depuis plusieurs années. Schönheit ist Nebensache ou la beauté s’avère accessoire est un dialogue entre les œuvres de Hindemtih et de Hoyer, chacune structurée de cinq courts soli aussi épurés que chargés d’expressivité, chacune composée par des artistes ayant subi les conséquences de gouvernements totalitaires. À travers cette performance poignante qui mêle parole, musique et mouvement, Pol Pi lie les biographies des deux artistes à des questions plus générales, telles que la valeur de la pensée et de l’art dans ces régimes politiques.

Watch & Talk
La résidence Watch & Talk cherche à inventer les conditions d’une véritable effervescence artistique. Accompagné par un·e·x spécialiste des arts vivants, un groupe de six artistes émergent·e·x·s de Suisse et de l’international est invité à s’imprégner des œuvres présentées pendant le festival afin de nourrir des réflexions sur leur propre pratique. Ces discussions en résonnance avec la programmation sont le terreau d’une recherche artistique dynamique, exemptée d’une quelconque contrainte de production ou de résultat. Watch & Talk donne ainsi naissance à un collectif éphémère de jeunes artistes qui favorise les échanges et les liens tout en engageant un dialogue transdisciplinaire.
En 2024, la résidence est accompagnée par le performer, chorégraphe et pédagogue Gregory Stauffer (ch).
Les artistes :
Oscar M. Damianaki (ch / gr)
Lou Golaz (ch)
Annatina Huwiler (ch)
Aïda Jamal (ma)
Ametonyo Silva (br)
Doan Thanh Toan (vn)

Pretend it’s a toilet – Kit de démarrage pour pisser librement
Avec Pretend it’s a toilet, Sara Leghissa interroge de manière concrète la représentation des corps dans l’espace public. Espace de socialisation queer et, en même temps, lieu d’application de la pensée binaire par excellence, les toilettes publiques peuvent-elles servir de prétexte pour interroger les dynamiques de pouvoir qui permettent ou empêchent de prendre position sur des règles implicites? Pourquoi certains corps semblent-ils être à la bonne place et de facto plus légitimes à dicter aux autres ce qu’iels doivent faire? Ce Kit de démarrage pour pisser librement est une invitation à se réunir autour de slogans percutants afin de court-circuiter ces tendances dominantes.
« L’espace est neutre, c’est la présence de corps « normés » qui fait d’un endroit spécifique un lieu de pouvoir. »
_Sandra Cane
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©Arya Dil, far° Nyon 2024
©Matthieu Moerlen, Mr Jadis Production, far° Nyon 2024

Ten Ways to put up a Tent
Avec facétie, Tejus Menon s’empare du camping, une activité particulièrement formative pour les occidentaux – et spécifiquement pour les suisses – qui s’impose rapidement dans son pays natal, l’Inde. Si pour les un·e·x·s la pratique est associée au bien-être, pour les autres, elle est marquée au fer rouge par l’histoire des empires coloniaux et des expansions territoriales. Ten Ways to put up a Tent s’affirme comme une chorégraphie décoloniale jouissive, qui confronte et dynamite les points de vue.
« Le camping est un acte de foi et de survie. Alors qu’il marche vers l’inconnu, Q se sent bien préparé. Q a de l’eau, de la nourriture et, surtout, un abri. Q est un adulte à part entière et a décidé, à la manière d’un rite de passage, de sortir et d’établir un lien avec la nature. En ce qui concerne le rite de passage, aucun des ancêtres récents de Q n’a jamais volontairement pris une tente et marché dans une forêt pour s’amuser. L’acte de monter une tente est un acte précaire, ce qui semble être un acte d’habitation temporaire conduit rapidement à un campement, une partie de chasse, un relevé trigonométrique, une voie ferrée, et avant que vous ne vous en rendiez compte, ils se battent pour l’indépendance et d’autres trucs. Parfois, ce n’est pas comme ça, parfois, c’est juste deux jours dans les alpes. »
_Tejus Menon
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Concert en plein air
Prenant comme source d’inspiration les rives du Léman, l’océan Atlantique et les alpes valaisannes, le duo de reggaeton Tendinites, formé par Camille Poudret et Tania Praz, s’impose depuis peu sur la scène romande avec son énergie explosive et sa verve tranchante qui mêle l’espagnol et le français. De quoi se laisser entraîner par les rythmes et avoir envie de danser, sourire aux lèvres, jusqu’au bout de la nuit !
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SQUEEZE
SQUEEZE donne à respirer, flairer et voir les dimensions et potentiels multiples de la massothérapie. Cette pratique manuelle ancestrale est ici extirpée de la salle de soin et traduite en une chorégraphie sociale dans un lieu de représentation. Poussé·e·x·s par un désir haptique et une curiosité anatomique, cinq interprètes pétrissent, pressent, secouent et étirent les tissus corporels des une·x·s et des autres, les textiles épais disséminés dans l’espace, et les interstices entre les matières solides. Découlent de ces actions des apparitions éphémères de sculptures vivantes imprégnées de plaisir-douleur et de tension-détente qui se dissolvent dans l’espace. Ensemble, l’alternance des sons de musique électronique et d’enregistrements de nature, les costumes, la scénographie et la chorégraphie laissent penser que le massage pourrait et devrait contaminer d’autres sphères du quotidien comme les soirées en club ou la randonnée.
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Atelier Sacs à murmures avec Yasmine Hugonnet
Participez à un atelier animé par Yasmine Hugonnet, chorégraphe du spectacle Sacs à murmures / Die Flüstertüten. Vous découvrirez à cette occasion, l’univers du spectacle, à travers des jeux de « technicités magiques » et de coordination entre les sons et les gestes. Il est possible de venir uniquement à l’atelier sans participer au spectacle du far°.
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Sacs à murmures / Die Flüstertüten
Autour et entre les fragments d’une mystérieuse grotte-mâchoire magique faite de roche ou peut-être d’os, trois personnages jouent à découvrir le monde. Mais voilà qu’à chaque fois qu’iels prennent la parole, leur voix résonne là, où on ne l’attend pas: dans un autre corps, ou dans une main… ou dans un pied! Dans Sacs à murmures / Die Flüstertüten, il est question d’apprentissage ludique et joyeux à l’épreuve de l’autre et la connaissance de soi. Mais aussi de langue, en particulier celle de la ventriloquie, un super-pouvoir qui ouvre une voie jusque-là inconnue.
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